Accueil > Spectacles du Rouge Gorge > Les présentations d'Adrien > Mercredi 27 octobre

Mercredi 27 octobre

On se retrouve à l'UVA pour cette rentrée, et l'assistance est nombreuse. Malheureusement on annonce le décès de Claudine Berg le 16 octobre dernier. Un hommage lui sera rendu en fin de séance.

La vedette est ce soir VITAL HEURTEBIZE – dont le renom n'est plus à souligner – dans un récital de poésie intitulé :

« Le temps d'aimer »

Pour dire ces poèmes, où il n'est question que d'amour, a été choisie la charmante Claire Dutreil qui va être absolument éblouissante de talent. Tour à tour amoureuse, triste ou heureuse, tendre ou nostalgique, en tout cas chaque fois convaincante et ensorceleuse dans le ton, la forme, l'émotion, le geste, l'expression. Allure élégante et décontractée, elle nous fait vivre ces quatorze poèmes, comme si nous-mêmes étions ces personnages évoqués, emportés dans le lyrisme lumineux qu'elle développe avec une aisance époustouflante. Inutile de préciser quel tonnerre d'applaudissements a salué sa performance, auquel elle répond par un humble sourire qui nous séduit plus encore ! Vital Heurtebize, dans son coin, buvait du petit lait, à l'écoute de cette interprète qui a magistralement mis en valeur ses écrits.

Puis on est à l'écoute de Nanda, avec son répertoire de chansons de jadis où planent les ombres d 'Edith Piaf, de Gloria Lasso et d'autres... La salle n'a pas manqué de reprendre en chœur tous ces refrains réconfortants qui pourraient nous rajeunir...

Après l'inévitable buffet, vient le tour de la « scène ouverte » où vont se produire poètes et chanteurs : de Pierre de la Galite à Mireille, de Korneiser à Maria Spenser, de Philippe Velprix à Geneviève Castang, de Jean-Claude Manceau à Françoise Bisson et d'autres que j'oublie, car le temps fut court après la longue première partie, ce qui ne m'a pas permis de pondre les traditionnels quatrains en alexandrins pour chacun. L'essentiel est d'avoir conservé l'habituelle ambiance conviviale.

Avant d'en terminer, on écoute un CD de CLAUDINE BERG, où elle interprète une chanson d'Yves Duteil avec Roger Pouly, pianiste de Charles Trenet, à l'accompagnement.

La séance est levée avec le poème « Reste Claudine » qu'Adrien va redire, après l'avoir lu au crématorium du Père Lachaise le 25 octobre, près du cercueil fleuri de notre amie.

RESTE CLAUDINE

J'ose à peine parler sans me mettre à genoux,
Le chagrin qui m'étouffe est empli de détresse ;
Je ne crois pas encor que tu sois loin de nous,
Comment trouver les mots de toute ma tristesse ?

Car tant de souvenirs sont venus m'assaillir
Depuis la nuit fatale où tomba la nouvelle,
Mon cœur à cet instant m'a semblé défaillir
Ne pouvant accepter l 'injustice cruelle.

Toi CLAUDINE, comment d'un jour à l'autre ainsi,
Sans nous dire au revoir, nous quitter aussi vite ?
Même si ta santé nous causait du souci
Nul ne pensait alors à l 'extrême limite.

Tu nous avais donné l'exemple du bonheur,
Nous accueillant toujours avec ton beau sourire,
Avec ta gentillesse, avec ta bonne humeur ;
Quel grand vide à présent impossible à décrire !

Adieu « La nuit d'octobre » où tu chantais Musset,
Et de Victor Hugo l'élan de Ruth et Booz,
Les couplets d'Aznavour, les refrains du passé,
Chaumorcel et Tardieu... Sublime en toutes choses.

Adieu la poésie, on baisse le flambeau,
Les Muses sont en deuil, va sourdre un long silence...
Il va pleurer ce soir ton tendre Baleineau ;
De t'avoir, de t'aimer, ce fut là notre chance !

Adieu « La Batelière » aux joyeuses chansons,
La musique n'est plus : des larmes à sa place ;
Toi, charmant RENATO, comme nous t'embrassons,
Pour ta paix chaque soir nous prierons à voix basse.

Adrien Cannaméla