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17 décembre 2008

SCÈNE OUVERTE

Présentations (à chaud) d’Adrien Cannaméla suivies du poème « La dernière séance »

Le sort en est jeté, c'est son tour à présent
Il sait porter sa voix sur un ton fort plaisant
Mais de toute façon l'on sera bien loti,
Vous l'avez reconnu : c'est Christian LEOTY.

Ah ! Voici la vedette, allons, plus de lumières !
Il règne sur les cœurs, enchante les chaumières
C'est le chanteur sans peur : Il ressemble à Bayard
Gardez-vous mes amis, car c'est Pierre GUYARD.

Il dit qu'il n'écrit pas, non, pas poète en somme,
On n'en croit pas un mot, il nous prend pour des pommes,
On va le proposer pour le « Musée Grévin »
Il déclame trop bien, voici Pierre BLAVIN.

On dit de lui souvent qu'il est en poésie
Un champion hors norme alliant fantaisie
Et sûreté de ton, il se donne avec art,
Mais le coupable est là : voici Loïc BESNARD.

Mystère de sa voix semblant sortir d'un rêve
C'est la fleur d'Orient qui nous donne sa sève
Tout charme et fantaisie ainsi vous l'entendrez
Quand YOSHIE apparaît vous la reconnaîtrez !

Elle est toute fragile et chante a capella
Je dis la vérité, foi de Cannaméla,
Elle va vous charmer, son talent fait envie
Et l'apprécierez-vous si je vous dis : SYLVIE ?

Elle dit bien des fois de saisissants poèmes
Dans le plus grand secret elle choisit ses thèmes
Peut-elle ici ce soir transmettre son émoi ?
Accueillons MARIE-FRANCE, ô belle, c'est à Toi !

Discrète dans son coin, mais jamais triste mine
Vous ne me croirez pas : elle pense et rumine,
N'a aucun instrument, guitare, harmonica,
Mais sa parole est d'or : approche donc LIKA

J'exagère dit-on lorsque je parle d'elle,
Est-ce ma faute à moi si ses mots ont des ailes ?
Pour elle on peut avoir un verbe délirant.
Je me mets en retrait pour Nicole DURAND.

Partout on l'apprécie, on le dit oiseau rare,
Quand le succès l'appelle il accourt dare dare,
Mais de qui parle-t-on ? Qui donc ? Et quand ? Où ça ?
Par ici mes agneaux : c'est Jean-François MARSAT
(très chaud)

Je dois chercher mes mots, chaque soir je m'entraîne,
Elle surprend toujours, déclamant souveraine,
Mais j'avoue humblement : je suis dans l'embarras
Pour appeler ce soir sur scène GINEVRA.

Je l'ai vue en entrant et cela m'a frappé,
Car qu'on le veuille ou non le regard est happé,
On voit qu'elle est charmante, on dit qu'elle est câline,
Cet avis vous convient ? Jugez donc : ROSELYNE.

Elle va déclamer, peut-être en virtuose
Pour parler de beauté, de jasmin ou de roses ;
Mais voyons, où est-elle ? On la cherche partout,
CHRISTELLE te voilà, t'avoir est un atout !

Il est de tous les coups pour paraître en vedette,
Sa gueule de Nounours et son nez en trompette ;
J'hésite entre mots forts, mais je ferai le saut
Pour un fidèle ami : c'est jean-Claude MANCEAUX.

On s'attendrit beaucoup sur son rythme en cadence :
Le tango, la rumba, nous taquine la danse ;
Peut-être marseillais mais jamais ne bluffa
Quand sur scène apparut certain Michel RIFFAT.

Elles chantent à deux pour notre grand plaisir
Charme ou enchantement ? Difficile à saisir
Qui sont elles ? Qui donc ? Bien sûr on le devine
Vous y êtes, voilà : c'est LISA et CLAUDINE.

J'espère que sa voix dans un chat n'est pas prise
Ne sais ce qu'elle chante et c'est notre surprise
Mais dans quelques instants, eh bien ! nous le saurons
Nous accueillons ce soir une fleur : LISERON.

Je ne sais quel poème elle essaiera de dire
C'est à nous de juger : le meilleur ou le pire,
Je ne saurais mentir, si c'est faux, on verra,
Pour nous plaire à présent écoutons CYPORA.

Avec lui c'est souvent poèmes de Péguy
Des élans de génie ou des vers alanguis,
Ce soir c'est la chanson, et sommes dans l'attente ;
Pour Philippe VELPRIX ce bel essai nous tente !
Qu'aurais-je à dire encore ? Il est trop fort notre homme !
Je ne suis où je suis et ni quel jour nous sommes :
C'est aujourd'hui dix-sept, samedi c'est le vingt,
Mais le poète est là : c'est Jean-François BLAVIN.

On voudrait l'imiter, parfois on le jalouse,
Il nous rend plus joyeux ou nous donne le blues ;
Est-il à la hauteur ? La critique a bon dos,
Savons-nous qui dit vrai ? À toi Vincent RIDEAU.

On admire souvent son talent, sa présence,
Ne s'avisant jamais de manquer la séance,
Ne l'applaudissant pas, là vous me surprendrez,
Elle mérite bien pourtant Françoise ANDRE.

Tout à l'heure il voulait m'attraper par la manche
Alors j'ai répondu : » Si tu veux, viens dimanche ! »
Quand il dit un poème avec un ton royal
Vite, on le reconnaît : Voici Alain NOUYAL.

Elle étonne toujours, son sourire mutin
Vous l'avouerais-je ici, le voit chaque matin
Elle est tout à la fois élégante et mâtine
J'ose dire son nom en tremblant : CLEMENTINE.

Sautant comme un cabri du comique au tragique
On le voit tout de go, c'est un gars énergique,
Qui ne l'applaudit pas est un être avili
Mesdames et Messieurs voici votre WILLY.

NB : À l'attaque (gentille) qu'il vient de lancer contre Adrien,
ce dernier a répondu :

« Et si j'ai bien compris ce que je viens d'entendre
Vous m'écoutez ce soir pour la dernière fois,
Mais j'espère pourtant – je ne veux pas m'étendre –
Que vous ne retiendrez que sa mauvaise foi ! »

 

***

Enfin ADRIEN termine par ce poème, composé ce soir du 17 décembre dans le métro :

L A  D E R N I È R E  S É A N C E

Ce soir c'est la dernière
J'ai comme un coup au cœur
Deux-mille-huit est derrière
Un trop plein de rancœur
Délaissant le pétrole
On retourne au charbon
Wall-street qui dégringole
La crise : rien de bon

Des pauvres toujours plus
Au boulot on limoge
Au bonheur peu d'élus
Alors on s'interroge

Qu’allons-nous devenir
Dans cette rude ronde
Où est notre avenir
Vraiment où va le monde

Que feront nos enfants
Dans ce trou qu'on devine
Dans ce piège étouffant
Où rien ne se dessine

Que dire pour demain
Où trouver une étoile
Nos vœux changent de mains
Quand tombera le voile

Qui nous dira comment
Nous trouverons asile
Et l'heure, le moment
Pour aborder à l'île

De la tranquillité
Des mille fleurs du rêve
Rives de la beauté
De l'enivrante sève

L'insouciante jeunesse
Les rires, les chansons
Sans plus que l'on connaisse
La mort de nos moissons

Ne plus voir sous notre aile
La peur qui nous mina
Voir poindre une étincelle
L'aube du Nirvana

La torture, arrêtez !
Que les armes se taisent
Changer la société
Si lourd est le malaise

L'injustice, c'est trop !
Les gamins que l'on viole
Sus ! à tous ces bourreaux
Que le crime s'envole

La paix, même fragile
L'oubli de la douleur
La vie douce et tranquille
Et la fin de nos pleurs

Qu'une aurore nouvelle
Vienne nous apaiser
Que ce Dieu qu'on appelle
Nous donne son baiser

 

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Une improbable histoire
Un doux malentendu
C'est le songe illusoire
Du paradis perdu