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Danielle SABÃN

 

MARIN... UN LOTUS BLANC

Les gens d'ici t'appellent marin
Tu divagues accroché au bar
Ici, on t'aime gentiment bien
Moi, je ne laisse rien au hasard
Les gens d'ici t'appellent marin
Quand tu fais le pilier de bar
Pour moi, tu es plus qu'un copain
Tu es mon frère de nulle part

Je t'en prie, parle encore marin
Mais cesse de jouer les gamins
Moi aussi, j'aimerais vanter
Les aphrodisiaques pensées
De seins nus en ciel trop rouge
Attention, quelque chose bouge
Je sens que monte la colère
Dans l'œil bridé des rizières

Je t'en prie, parle encore marin
De tout ce temps gâché pour rien
La bouche collée dans les roseaux
Pour respirer caché sous l'eau
Quand tu la couvrais de ton corps
Qu'elle te couvrait de baisers
Au son des mitrailles bien trop fort
Que tu ne pourras oublier

Les gens d'ici t'appellent marin
On ne peut pas te retenir
Même jusqu'au petit matin
Tu restes accroché au navire
J'aurais voulu prendre tes mains
Au creux de mes mains t'adoucir
Pour moi, tu es plus qu'un copain

Tu es le frère qui va partir
Fais taire ce qui te rend lointain
De seins nus en ciel trop rouge
On tire là-bas sur ce qui bouge
Un lotus blanc s'est détaché
Son chignon s'est soudain défait
Les mots ne sont d'aucun secours
Dans l'œil bridé de l'amour

Je t'en prie, oh! tais-toi marin
Si c'est ça qu'on nomme le destin
Quand on le cherche et qu'il vous traite
Comme on ne traite pas un chien
Brusquement, tu perds ton langage
Tu la revois dans les broussailles
Elle s'est dressée devant les balles
Elle t'a sauvé, est-ce normal ?

Pour moi, tu es un frère, marin
Je ne veux pas te voir souffrir
Un lotus blanc jusqu'au matin
Se noie dans les rues qui chavirent
J'aurais voulu prendre tes mains
Au creux de mes mains t'adoucir
Te dire qu'elle t'a sauvé. . . c'est bien...
Un lotus blanc, jusqu'au matin,
Se noie dans les rues, je chavire
Un lotus blanc entre nos mains va refleurir
Marin... on chavire...

Paroles et musique Danielle SABÃN